Nous ne
nous en rendons pas compte parce que presque tout le monde en est
atteint : nous en venons à la considérer comme normale. Cet
incessant bruit mental vous empêche de trouver ce royaume de calme intérieur
qui est indissociable de l'Être ». Ce bruit crée également un faux
moi érigé par l'ego qui projette une ombre de peur et de souffrance sur tout.
L'identification
au mental crée chez vous un écran opaque de concepts, d'étiquettes, d'images,
de mots, de jugements et de définitions qui empêchent toute vraie
relation. Cet écran s'interpose entre vous et vous-même, entre vous et
votre prochain, entre vous et la nature, entre vous et le divin. C'est
cet écran de pensées qui amène cette illusion de divisions, l'illusion qu'il y
a vous et un « autre », totalement séparé de vous. Vous oubliez
un fait essentiel : derrière le plan des apparences physiques et de la
diversité des formes, vous ne faites qu'un avec tout ce qui est.
Le
mental est un magnifique outil si l'on s'en sert à bon escient. Dans le
cas contraire, il devient très destructeur. Plus précisément, ce n'est
pas tant que vous utilisez mal votre « mental » ; c'est plutôt
qu'en général vous ne vous en servez pas du tout car c'est lui qui se sert de
vous. Et c'est cela la maladie, puisque vous croyez être votre
mental. C'est cela l'illusion. L'outil a pris possession de
vous. »
Exercice
pour se libérer du mental :
Écoutez
aussi souvent que possible cette voix dans votre tête. Prêtez
particulièrement attention aux schémas de pensée répétitifs, à ces vieux
disques qui jouent et rejouent les mêmes chansons peut-être depuis des
années. C'est ce que j'entends quand je vous suggère « d'observer le
penseur ». C'est une autre façon de vous dire d'écouter cette voix
dans votre tête, d'être la présence qui joue le rôle de témoin.
Lorsque
vous écoutez cette voix, faites-le objectivement, c'est-à-dire sans juger.
Ne
condamnez pas ce que vous entendez, car si vous le faites, cela signifie que
cette même voix est revenue par la porte de service. Vous prendrez
bientôt conscience qu'il y a la voix et qu'il y a quelqu'un qui l'écoute et qui
l'observe.
Cette prise de conscience que quelqu'un surveille, ce sens de votre propre présence, n'est pas une pensée. Cette réalisation trouve son origine au-delà du « mental ».
(Extrait
de l'ouvrage Mettre en pratique le
pouvoir du moment présent de Eckhart Tolle, Éditions Ariane)
Dans le Sens, les mots et les phrases, je me sens en totale communion.
J'ai dû aller tout en bas avant de finir de lire pour découvrir que ce texte émanait d'Eckhart Tolle, un homme éminemment plus cultivé et compétent.
Je voudrais rajouter :
Lorsque vous êtes dans votre lit, les yeux fermés, la respiration souple et régulière et que vous recherchez la paix du mental ; à un certain moment, vous ne ressentez plus votre corps.
Si vous êtes attentifs à votre esprit, sans impatience, laissant les pensées émerger sans les saisir, vient alors ce flot continu que je crois être la Conscience ou la Base, un flux incessant, telle une rivière. Si vous vous concentrez sur celui-ci, cela deviendra légèrement bruyant et vous comprendrez alors ce qu'est la non naissance et la non mort.
D'où l'importance du guetteur, celui qui observe, à condition qu'il ne soit pas dupe de son égo.
Il faut beaucoup d'humilité, être libre des préjugés et de la croyance en un "soi" non séparé.
Le résultat serait de toujours rester vigilant, en toute circonstance, afin de laisser toujours entrouverte la porte de la Lumière, notre guide.